En Bourgogne-Franche-Comté, la situation économique des éleveurs de bovins allaitants soulève de vives préoccupations. En effet, près de 45 % de ces éleveurs perçoivent des revenus inférieurs au Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC). Ce constat met en lumière les défis financiers auxquels sont confrontés les exploitants et illustre les enjeux structurels de l’élevage bovin dans cette région où l’agriculture joue un rôle prépondérant.
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Des revenus alarmants pour les éleveurs
Les revenus des éleveurs de bovins en Bourgogne-Franche-Comté sont souvent en deçà des attentes minimales pour assurer une vie décente. En moyenne, même les exploitants les plus performants peinent à dégager des bénéfices suffisants, entraînant une précarité économique croissante. En 2023, la situation s’est aggravée pour de nombreux exploitants, leur empêchement à maintenir un niveau de vie décent mettant à mal la pérennité de leurs exploitations.
Cette réalité s’accompagne aussi d’une pression croissante sur les coûts de production, exacerbée par l’augmentation des prix de l’alimentation animale et des intrants. Les aides publiques, bien que significatives – s’élevant à environ 4,3 milliards d’euros par an – ne suffisent pas à compenser cette perte de revenus pour plus d’un éleveur sur deux. Les décalages entre les aides et la réalité du terrain soulèvent des questions sur l’efficacité de ces soutiens.
L’impact de la baisse du cheptel
En parallèle, la Bourgogne-Franche-Comté connaît une baisse sensible du cheptel allaitant, qui a chuté au fil des années. En 2020, les élevages de la région comptaient en moyenne 71 vaches allaitantes, soit une augmentation de 10 vaches en dix ans, mais cette croissance ne suffit pas à compenser les pertes de revenus et les difficultés rencontrées par les éleveurs.
Les départements de Saône-et-Loire et de Nièvre sont particulièrement touchés, représentant respectivement 42 % et 25 % du total des exploitations bovines de la région. La concentration de l’élevage dans ces départements entraîne des enjeux spécifiques en termes de gestion des ressources naturelles et d’économie locale.
Face à la concurrence et aux prédateurs
Les éleveurs de bovins doivent également faire face à d’autres défis, notamment la concurrence accrue sur le marché de la viande ainsi que l’influence des prédateurs, tels que le loup, qui représentent une menace pour les troupeaux d’ovins. Des épisodes de prédation, signalés dernièrement avec des cadavres de moutons trouvés devant la Préfecture, illustrent les craintes croissantes des éleveurs en matière de sécurité de leurs animaux.
Cette lutte pour la survie des exploitations engendre une pression supplémentaire, conduisant certains à remettre en question leur choix de carrière. La réputation de l’élevage bovin est ainsi mise à l’épreuve et nécessite une attention particulière de la part des décideurs politiques pour trouver des solutions durables.
Les perspectives d’avenir
Malgré des conditions difficiles, de nombreux jeunes éleveurs (52 % des installés de moins de 40 ans bénéficient de la Dotation Jeune Agriculteur) continuent d’aspirer à transformer leur modèle économique afin de faire face à cette précarité. L’adoption de pratiques agro-écologiques et de diversification des revenus figure parmi les stratégies mises en avant pour rassurer les futurs entrants dans la filière.
La recherche de financements additionnels et un accompagnement adéquat sont cruciaux pour permettre aux acteurs de cette filière de se développer. Les initiatives en matière de formation et d’innovation pourraient également constituer des leviers clés pour améliorer la rentabilité des exploitations.
Pour des témoignages poignants sur les réalités du métier, vous pouvez consulter cet article : récit d’un éleveur. Les acteurs des courses hippiques vis-à-vis de la recent taxe sur les paris, représentent également un enjeu majeur : taxe sur les paris.