Après avoir investi 15 milliards d’euros dans le plan d’investissement dans les compétences (PIC) sur une période s’étendant de 2018 à 2023, la Cour des comptes dresse un bilan mitigé de cette initiative. Malgré des efforts considérables pour moderniser l’accès à la formation et renforcer les compétences des demandeurs d’emploi, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. L’objectif de créer une véritable société de compétences et de cibler les personnes éloignées du marché du travail n’a pas atteint son but. Décortiquons ensemble les points clés de cette évaluation.
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Une ambition mal réalisée
Le plan d’investissement dans les compétences visait à combattre un chômage structurel en France, mis en avant par l’économiste Jean Pisani-Ferry. Toutefois, après six ans d’application, les objectifs fixés n’ont pas été atteints. Selon le rapport de la Cour des comptes, les réformes structurelles souhaitées semblent avoir fait défaut, et la majorité des résultats attendus n’ont pas été observés.
Les évaluations qualitatives témoignent de défis majeurs en matière de mise en œuvre et de pilotage du plan. Les différents niveaux d’exécution du programme – national et régional – ont engendré des complexités qui ont empêché l’atteinte des résultats escomptés. Par conséquent, il est devenu évident que les ambitions initiales de la réforme n’ont pas eu le résultat escompté.
Une utilisation inefficace des fonds
Investir 15 milliards d’euros sans obtenir un effet mesurable sur l’augmentation des entrées en formation soulève des interrogations sur l’efficacité du plan. Bien que des investissements aient permis une modernisation de l’accompagnement pour les personnes éloignées de l’emploi, la Cour des comptes a souligné qu’il était difficile de mesurer cet impact dans le temps. Les indicateurs de succès liés à l’insertion des demandeurs d’emploi n’ont pas été établis de manière satisfaisante.
Des experts notent aussi qu’un manque de coordination entre les différentes structures a entravé la bonne exécution de cette initiative massivement financée. Les fonds consentis auraient pu être utilisés de manière plus stratégique pour des résultats tangibles, mais l’absence d’une vision claire a conduit à une utilisation inefficace des ressources.
Un déséquilibre dans les résultats
Il est impératif de reconnaître que le PIC a tout de même permis des avancées. La modernisation des outils dédiés à la formation professionnelle a été notable. Cependant, le rapport révèle qu’il existe un décalage entre les ambitions affichées et les résultats obtenus. Bien que des efforts aient été réalisés dans l’identification et le soutien des publics éloignés de l’emploi, les chiffres de l’emploi et le taux de chômage n’ont pas instance à progresser de manière significative.
Ce déséquilibre entre les attentes et la réalité soulève des questions sur la pertinence du cadre mis en place pour la formation et l’acquisition de compétences. Malgré des avancées, les statistiques montrent que le PIC n’a pas répondu aux enjeux vitaux de l’insertion professionnelle en France. Les acteurs de l’emploi et du marché du travail doivent réfléchir à des solutions plus adaptées.
Perspectives futures
À la lumière de ces constats, de nouveaux enjeux se posent pour l’avenir des politiques de l’emploi en France. La nécessité d’évaluer et d’ajuster les stratégies de formation se fait ressentir, notamment afin de mieux cibler les besoins des acteurs économiques et des demandeurs d’emploi. Une redéfinition des objectifs en matière d’acquisition de compétences devra être envisagée pour améliorer l’impact des futures initiatives.
Enfin, il devient crucial de mettre en place une méthode d’évaluation continue pour les programmes de formation, afin de maximiser les investissements publics dans le domaine des compétences. Les leçons tirées du PIC devront servir de base pour élaborer des programmes futurs davantage efficaces et directement liés à l’emploi durable.