Emballages en boulangerie : une nouvelle taxe sous le feu des critiques

Depuis le début de l’année, une nouvelle taxe sur les emballages en boulangerie suscite l’ire des artisans boulangers. Bien qu’elle vise à répondre à des enjeux écologiques, les artisans du secteur estiment que cet impôt n’est pas justifié et pourrait nuire à leur activité. Cet article vous propose de décortiquer cette situation, ses implications et les réactions des professionnels.

La mise en place de la taxe sur les emballages

Depuis 2025, les commerces de bouche doivent s’acquitter d’une nouvelle taxe sur les emballages utilisés pour la protection de leurs produits. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la politique économique favorisant le principe du pollueur-payeur. Les artisans comme les boulangers, mais aussi les bouchers et fromagers, ne peuvent plus ignorer cette obligation, qui se traduit par une écocontribution modeste.

Concrètement, la taxe est calculée de manière simplifiée : plutôt que de déclarer chaque emballage, les professionnels doivent simplement indiquer le nombre de passages en caisse. La taxe s’élève à 0,79 centime par passage, ce qui, selon les estimations, représente en moyenne 0,24 % du chiffre d’affaires d’une boulangerie. Ce système vise à alléger la gestion administrative, mais suscite néanmoins des interrogations quant à son efficacité en matière de réduction de l’impact environnemental.

Les répercussions sur le prix du pain

Face à cette nouvelle taxe, certains boulangers ont décidé de répercuter les coûts sur le prix de la baguette, arguant que l’écocontribution constitue un élément supplémentaire d’alourdissement de leurs charges. Cependant, des experts remettent en question cette décision, affirmant que l’impact financier de cette taxe est marginal.

Ramenée à un coût par baguette, la taxe pourrait ne pas atteindre un centime. Ainsi, il semble inapproprié d’augmenter le prix du pain en raison d’une obligation qui représente un coût dérisoire pour les artisans. De plus, les autres produits, comme les gâteaux, pourraient justifier davantage une augmentation de prix, étant considérés comme des articles non essentiels.

Les critiques des professionnels

Les représentants de la boulangerie-pâtisserie ne cachent pas leur mécontentement face à cette nouvelle mesure fiscale. Ils font valoir que l’argument de la taxe est malvenu, d’autant plus que les professionnels n’en voient pas les bénéfices directs en matière de réduction de la pollution. En effet, ces derniers soutiennent que le principal obstacle à l’écocontribution reste la remise en question des comportements des consommateurs quant à l’utilisation de solutions d’emballage plus durables.

De plus, certains experts en microbiologie pointent du doigt l’irrationalité de l’emballage systématique des produits. Selon ces spécialistes, des aliments comme le pain, doté d’une croûte protectrice, n’ont pas besoin d’être enfermés dans des emballages, puisque cela ne présente pas de risque sanitaire. La perception d’un besoin d’hygiène excessive engendrerait une surconsommation d’emballages, inconciliable avec les objectifs écologiques prônés par la taxation.

Alternatives et réflexions sur l’emballage

Pour répondre à ces critiques, des initiatives favorisant l’utilisation de sacs réutilisables ou encourageant les consommateurs à refuser les emballages lors de leurs courses commencent à émerger. Certains boulangers proposent même de la vente sans emballages dans un souci de pragmatisme environnemental, mais ces démarches demeurent encore marginales.

Cette situation interroge également sur le rôle des gouvernements et la stratégie adoptée pour véritablement réduire les déchets. En effet, la constipation d’une taxe sans prise en compte des comportements individuels ne devrait pas suffire à atteindre les objectifs d’une société soucieuse de l’environnement. Les représentants de la profession aimeraient voir des actions plus concrètes qui permettraient une transition vers des pratiques plus durables.