Ce mardi 13 mai, lors d’un débat sur TF1, Agnès Verdier-Molinié, la responsable de l’Ifrap, a vivement critiqué le bilan financier d’Emmanuel Macron, en soulignant l’insuffisance de l’opposition face à la politique économique du président. Elle a mis en exergue le « boulet fiscal » que représente la situation actuelle des finances publiques, tout en omettant de mentionner les baisses d’impôts massives accordées par le gouvernement, qui sont au cœur de la dérive des comptes de l’État.
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Critique du bilan financier d’Emmanuel Macron
Agnès Verdier-Molinié a débuté son intervention avec un réquisitoire implacable contre le bilan financier du président. Pour elle, la situation des finances publiques est alarmante et demande des réformes. Elle a notamment décrit une explosion des dépenses publiques qui met en péril la soutenabilité de la dette. Selon Verdier-Molinié, il est urgent de « sortir de l’engrenage de la dette » et de baisser les dépenses publiques, un constat partagé par de nombreux économistes.
Le « boulet fiscal » qu’elle évoque désigne la pression fiscale persistante sur les citoyens, malgré les tentatives du gouvernement pour alléger ce fardeau. La critique s’articule sur une politique jugée peu ambitieuse en matière d’offres fiscales et structurelles. Verdier-Molinié insiste sur la nécessité de trouver des solutions à cette problématique, notamment par la limitation des dépenses de l’État.
Réponse d’Emmanuel Macron : La baisse des impôts comme axe central
Face aux accusations portée par Verdier-Molinié, Emmanuel Macron a défendu son bilan en mettant en avant les efforts de son administration pour réduire les impôts. Entre 2018 et 2022, les prélèvements sur les ménages ont été réduits de 33 milliards d’euros par an, ce qui, selon lui, témoigne d’une politique fiscale en faveur des Français. Cette réduction a également été appliquée aux entreprises, pour un total de 30 milliards d’euros.
Macron a argué que ces baisses d’impôts, loin de nuire aux finances publiques, ont été accompagnées d’une réduction significative des dépenses. En effet, il a rappelé que, jusqu’à 2019, le déficit était tombé en dessous de la barre des 3% du PIB. Pour lui, le creusement du déficit depuis rappelle principalement les coûts liés aux crises sanitaires et énergétiques, et non une mauvaise gestion fiscale.
Les failles du discours économique du gouvernement
Pourtant, l’analyse des documents budgétaires met en lumière des incohérences dans le récit du président. Le déficit structurel s’est aggravé, conséquence des baisses d’impôts non financées. Selon les rapports de Bercy, ces mesures fiscales, largement anticipées depuis 2017, ont eu pour effet de creuser le fossé entre recettes et dépenses. Les critiques de Verdier-Molinié soulignent probablement un problème sous-jacent de durabilité du système fiscal français.
Le professeur Thomas Philippon a exprimé des préoccupations similaires, soulignant que les baisses d’impôts sans contreparties de réduction des dépenses engendrent des effets à long terme néfastes, qui seront supportés par les futurs contribuables. Cela pose un défi à la viabilité des finances publiques, alors que la nécessité d’accueillir des augmentations fiscales se profile à l’horizon.
Des solutions à trouver pour équilibrer le budget
À l’issue de ce débat, il est ressorti que, malgré des analyses divergentes, tant Verdier-Molinié que Macron s’accordent sur la nécessité de réduire les dépenses publiques. Cependant, les approches envisagées diffèrent considérablement. Verdier-Molinié a proposé d’établir un gel des dépenses publiques d’ici 2026, ce qui impliquerait des économies substantielles. Une telle mesure pourrait sembler séduisante, mais les implications pratiques d’un tel gel sont complexes.
Macron, quant à lui, a évoqué les difficultés à stabiliser les dépenses de santé et l’impact du vieillissement de la population sur les finances publiques. La question des économies à réaliser dans le fonctionnement des administrations a été soulevée, mais les experts indiquent qu’il faudra envisager des réformes plus globales touchant divers secteurs, plutôt que de restreindre des domaines aussi vitaux.