George Osborne, ancien chancelier britannique et conseiller auprès de la plateforme d’échange de cryptomonnaies Coinbase, a exprimé des inquiétudes concernant la position du Royaume-Uni dans le monde des cryptomonnaies. Dans un article d’opinion publié dans le Financial Times, il juge que le pays a manqué une occasion essentielle de se positionner favorablement, notamment face à l’essor des stablecoins.
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Une opportunité manquée
Osborne souligne que le Royaume-Uni a déjà raté le coche lors de la première vague de cryptomonnaies, alors que les États-Unis, auparavant sceptiques, ont embrassé le phénomène sous la présidence de Donald Trump. Il compare cela à une situation où le Royaume-Uni pourrait faire preuve d’efficacité, mais choisit plutôt d’attendre. Selon lui, ceci pourrait entraîner une perte de pertinence pour le pays sur la scène économique mondiale.
Face à de nouvelles opportunités, comme l’émergence des stablecoins, qui sont conçus pour maintenir une valeur stable par rapport à des monnaies réelles telles que le dollar, Osborne avertit que cette inertie pourrait faire en sorte que le pays soit de nouveau à la traîne. Un exemple frappant est celui de TerraUSD, un stablecoin qui a connu un effondrement l’année dernière, démontrant la nécessité de régulations adaptées pour assurer la stabilité du marché.
Un cadre législatif défavorable
Dans son analyse, Osborne fait remarquer que d’autres centres financiers, comme Singapour, Hong Kong et Abou Dhabi, ont déjà mis en place des cadres législatifs solides pour soutenir les plateformes d’actifs cryptographiques. En revanche, la réponse du gouvernement britannique est perçue comme trop hésitante. Le récent engagement du chancelier actuel, Rachel Reeves, de « faire avancer » la question des stablecoins ne semble pas suffisant à ses yeux.
Il cite également le Genius Act adopté aux États-Unis, qui établit un régime de régulation pour les stablecoins, signalant ainsi une avance significative du marché américain par rapport au Royaume-Uni. Actuellement, les investisseurs britanniques n’ont pas accès à des produits financiers innovants tels que les fonds négociés en bourse (ETF) liés aux cryptomonnaies, contrairement à leurs homologues américains qui peuvent les acheter sans difficulté.
Les craintes de la Banque d’Angleterre
La situation est aggravée par le scepticisme de la Banque d’Angleterre, représentée par son gouverneur Andrew Bailey, qui a récemment appelé à l’établissement de normes pour déterminer la viabilité des stablecoins. Il s’inquiète de savoir si un stablecoin peut être échangé un pour un avec d’autres formes d’argent, ce qui souligne des préoccupations sur la sécurité et la robustesse de ces nouvelles monnaies digitales.
Osborne avertit que cette attitude de prudence peut non seulement nuire à l’innovation, mais également compromettre la position du Royaume-Uni en tant que leader dans le secteur financier. La rapidité d’adoption par d’autres pays met en lumière le risque que le Royaume-Uni devienne une zone d’irrélevance dans le domaine des actifs numériques.
Vers une régulation équilibrée
Enfin, selon un porte-parole du Trésor, la stratégie économique du gouvernement vise à allier soutien à l’innovation tout en garantissant la sécurité des consommateurs. Ce message pourrait être perçu comme un pas dans la bonne direction, mais il nécessite une mise en œuvre rapide et réfléchie. Les règles robustes autour des cryptomonnaies sont essentielles pour renforcer la confiance des investisseurs et soutenir la croissance du secteur fintech dans le pays.
Pour assurer un avenir positif pour les cryptomonnaies au Royaume-Uni, une action immédiate est primordiale. Se rapprocher des normes établies par d’autres nations pourrait permettre d’éviter un nouveau retard. Le développement d’une approche réglementaire adéquate pourrait faire pencher la balance en faveur de l’innovation tout en protégeant le grand public.