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La Chine instaure une taxe sur les préservatifs : entre scepticisme public et inquiétudes croissantes

À compter du 1er janvier, la Chine met en place une taxe sur les contraceptifs, notamment sur les préservatifs, marquant ainsi une première depuis plus de trente ans. Cette décision soulève un vif scepticisme parmi la population et suscite des inquiétudes chez les experts en santé publique. Tandis que le gouvernement cherche à inverser la tendance à la baisse de la natalité, cette mesure risque de freiner l’accès aux moyens contraceptifs, avec des conséquences possibles sur la santé reproductive et la gestion des infections sexuellement transmissibles.

Une nouvelle taxe lourde de symboles dans le contexte démographique chinois

Cette mesure fiscale, incluant une taxe sur la valeur ajoutée de 13 % appliquée aux médicaments et produits contraceptifs, constitue une rupture significative avec la politique antérieure. Jusqu’ici exonérés de TVA, les préservatifs et autres moyens de contraception deviennent désormais plus onéreux pour les consommateurs. Ce changement intervient alors que le gouvernement chinois tente d’encourager les familles à avoir davantage d’enfants, après des décennies de contrôle strict de la natalité.

Depuis la fin de la politique de l’enfant unique, la Chine a progressivement assoupli les restrictions en permettant d’abord deux enfants, puis trois en 2021. Cependant, le pays fait face à un déclin démographique important, avec un nombre de naissances chutant à 9,5 millions en 2024, soit un tiers de moins qu’en 2019. Dans ce contexte, l’instauration d’une taxe sur les contraceptifs paraît paradoxale et soulève des questions sur la cohérence et l’efficacité des politiques publiques démographiques.

Scepticisme et critiques des internautes face à la taxe sur les contraceptifs

Les réactions sur les réseaux sociaux chinois ont été immédiates et souvent moqueuses. Beaucoup d’internautes dénoncent l’absurdité d’imposer une taxe sur les moyens contraceptifs alors que le coût d’élever un enfant est largement supérieur. Ce scepticisme populaire traduit une méfiance envers les décisions gouvernementales perçues comme déconnectées des réalités économiques et sociales des familles.

Une mère citée dans les débats publics a même exprimé son « exemple en matière d’abstinence » pour protester contre cette mesure jugée « cruelle » et « absurde », surtout lorsque rappelée aux pratiques coercitives du planning familial dans le passé, telles que les avortements forcés. Ce sentiment général illustre une fracture entre les ambitions étatiques et les attentes, voire les besoins réels des citoyens chinois en matière de liberté reproductive.

Impact potentiel sur la santé publique et la gestion des grossesses non désirées

Au-delà des débats économiques et démographiques, les experts en santé publique tirent la sonnette d’alarme. L’augmentation du prix des contraceptifs, notamment des préservatifs, pourrait réduire leur usage, favorisant ainsi une hausse des grossesses non désirées et des infections sexuellement transmissibles (IST). La Chine fait déjà face à une augmentation inquiétante de certaines IST et du nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA.

Par ailleurs, la Chine détient l’un des taux d’avortement les plus élevés au monde, avec plusieurs millions d’interruptions volontaires de grossesse chaque année. La hausse du coût des contraceptifs, combinée à une accessibilité inégale, risque d’aggraver cette situation. Ce paradoxe met en lumière un dilemme crucial : comment concilier la volonté de relance démographique tout en assurant une politique de santé reproductive efficace et respectueuse des droits individuels ?

Une mesure fiscale logique mais symboliquement controversée

Certains experts, comme Yi Fuxian, relèvent que cette taxation s’inscrit dans une logique étatique visant à inverser les habitudes de contrôle démographique instaurées pendant des décennies. En cessant d’exonérer ces produits, les autorités cherchent à « banaliser » la contraception au regard d’une nouvelle politique nataliste. Toutefois, cette méthode brutale soulève des critiques quant à son efficacité réelle sur les comportements reproductifs des couples.

De fait, la majorité des contraceptions employées en Chine incombe aux femmes, notamment par le biais du stérilet ou de la stérilisation féminine. L’usage des préservatifs reste marginal, ce qui pourrait limiter l’impact direct de la taxe sur les décisions de fécondité. Néanmoins, cette mesure illustre une transition complexe entre politiques démographiques restrictives et incitatives, dans un contexte de mutations sociales profondes en Chine.

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