La fédération de la vente en ligne (Fevad) s’alarme du projet de loi de finances pour 2026 qui pourrait relancer une taxe sur les surfaces commerciales (Tascom) appliquée aux entrepôts de l’e-commerce. Ce dispositif est perçu comme une aberration économique et environnementale, visant à pénaliser les entreprises françaises tout en favorisant les géants du secteur, notamment les plateformes étrangères comme Shein et Temu.
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Les enjeux de la taxe sur les entrepôts
La Fevad souligne que cette nouvelle taxation ne ciblerait que les entrepôts établis en France, ce qui pénaliserait directement les entreprises locales faisant le choix d’investir sur le territoire national. Les conséquences de cette mesure pourraient être importantes, avec des montants estimés à dépasser les quatre millions d’euros par an pour des entrepôts de grande taille, accentuant ainsi la pression sur des acteurs du e-commerce déjà en difficulté.
En effet, la logistique représente le premier poste de dépenses pour les e-commerçants français, exploitant près de 200.000 emplois dans le pays. Imposer une telle taxe pourrait entraîner des hausses de prix pour les consommateurs et nuire à la compétitivité des entreprises locales face à leurs concurrents étrangers, qui auraient l’opportunité de s’affranchir de ces charges supplémentaires.
Une iniquité face aux géants étrangers
La Fevad insiste sur le fait que la taxation des entrepôts français offrirait un avantage concurrentiel indéniable aux plateformes étrangères. En effet, les entreprises comme Shein et Temu, dont les produits sont expédiés principalement depuis des entrepôts en dehors de la France, ne seraient pas affectées par cette mesure, rendant la situation encore plus inéquitable pour les e-commerçants français déjà en lutte pour leur survie.
Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, évoque cette problématique : « Comment prétendre lutter contre les plateformes chinoises qui menacent nos emplois et la planète tout en leur offrant un nouvel avantage concurrentiel? ». De plus, des élus ont également exprimé leurs préoccupations face à la pression que subissent les entreprises locales, particulièrement dans le secteur de l’habillement, aggravée par la forte présence des marques étrangères.
L’impact environnemental de la taxation
Au-delà des considérations économiques, cette taxe sur les entrepôts pourrait également avoir un impact environnemental significatif. En effet, pour éviter cette charge supplémentaire, les e-commerçants pourraient être amenés à reconsidérer leurs chaînes d’approvisionnement, et à privilégier des livraisons depuis des pays frontaliers. Cela accentuerait l’empreinte carbone liée aux livraisons et contredirait les engagements environnementaux pris par de nombreuses entreprises françaises.
La Fevad rappelle donc l’importance de la logistique et de son rôle stratégique pour l’économie française et invite les parlementaires à reconsidérer cette proposition de taxe. La mise en place d’une telle politique pourrait ainsi nuire non seulement à l’écosystème des entreprises nationales mais également à la souveraineté économique du pays.
Une initiative récurrente et contestée
Cette initiative de taxation des entrepôts n’est pas un phénomène nouveau. Elle a régulièrement été au cœur des discussions parlementaires depuis une dizaine d’années. Un amendement similaire avait d’ailleurs été introduit lors du budget 2024, suscitant déjà de vives inquiétudes parmi les acteurs du marché. Cette persistance souligne une tension constante entre les besoins de réglementation fiscale et les réalités économiques des entreprises du secteur e-commerce.
Dans un contexte où le commerce physique et en ligne se mêle de plus en plus, instaurer une taxe ciblant spécifiquement les stocks d’e-commerce s’avère complexe. Les acteurs du marché s’unissent ainsi pour dénoncer cette mesure, qu’ils considèrent non seulement comme contre-productive mais également comme un obstacle à leur croissance.
Pour aller plus loin dans ce débat, il est possible de consulter des articles et des réflexions sur des sujets connexes, comme la nécessité de repenser la fiscalité commerciale ou les alternatives à envisager dans le cadre des nouvelles régulations.
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