La loi sur les cryptomonnaies aux États-Unis : un acte de génie ou le déclencheur d’une nouvelle crise financière mondiale ?
La récente adoption du GENIUS Act par le Sénat américain suscite de nombreux débats sur l’avenir des cryptomonnaies et de leur régulation. Cette loi vise à encadrer les stablecoins, ces cryptomonnaies dont la valeur est liée à d’autres devises, comme le dollar américain. Cependant, en scrutinant de plus près ses implications, il est possible que cette initiative ne soit pas aussi bénéfique qu’elle en a l’air, et qu’elle pourrait même poser des risques importants pour l’économie mondiale.
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Les origines et l’évolution des cryptomonnaies
Les cryptomonnaies ont été initialement conçues comme des devises décentralisées, tridimensionnelles, dont l’émission et la valeur ne seraient pas contrôlées par des agences gouvernementales. Bitcoin, la première des cryptomonnaies, visait à revenir à une forme de standard or, où la valeur d’une devise serait définie par des actifs tangibles plutôt que par des politiques économiques.
Cependant, le marché des cryptomonnaies a rapidement évolué vers une plateforme extrêmement volatile et spéculative, comparable à un casino. Aujourd’hui, de nombreux investisseurs choisissent d’acheter des cryptomonnaies précisément pour cette instabilité, dans l’espoir de réalisations financières rapides. Ce changement a suscité la création de stablecoins, se présentant comme une solution pour attirer des investisseurs plus prudents.
Le fonctionnement des stablecoins et leurs risques associés
Les stablecoins sont des cryptomonnaies dont la valeur est généralement indexée sur une autre monnaie, comme le dolllar américain. Par exemple, le t-coin pourrait être à un taux d’échange de 1:1 avec le dollar : si un investisseur achète un t-coin, il peut le convertir à tout moment en un dollar. Cette promesse crée une façade de stabilité, mais la réalité reste volatile et risquée.
De nombreuses entreprises, comme Amazon et Walmart, envisagent de créer leurs propres stablecoins. Toutefois, cela soulève des questions quant à leur acceptabilité entre différentes plateformes. Si chaque grande société lance une stablecoin, cela complique les transactions entre consommateurs et entreprises, introduisant une confusion potentielle sur la valeur réelle de ces monnaies numériques.
Le potentiel de crise financière mondiale engendré par le GENIUS Act
Le passage du GENIUS Act pourrait potentiellement avoir des répercussions catastrophiques sur le système économique mondial. Si une entreprise émet un nombre exponentiel de stablecoins, dépassant la valeur réelle de ses actifs, une perte de confiance parmi les investisseurs pourrait se produire, entraînant une vente massive des stablecoins. Cela pourrait affecter directement la valeur des titres du Trésor américain et provoquer une montée des taux d’intérêt aux États-Unis.
Ces événements peuvent déclencher un effet d’entraînement, où les banques et les gouvernements à travers le globe se retrouvent dans une crise de solvabilité. L’hypothèse d’une telle crise n’est pas une vue de l’esprit : des exemples historiques, tels que la crise monétaire argentine, montrent que des situations similaires peuvent facilement dégénérer en catastrophes économiques nationales.
La régulation, une solution à double tranchant
Bien que la régulation des stablecoins par le GENIUS Act soit souvent perçue comme une avancée positive, il existe de nombreuses critiques concernant son efficacité. Les régulateurs sont humains, et des erreurs peuvent impacter gravement la stabilité de ces nouveaux actifs. L’exemple récent de la faillite de Silicon Valley Bank démontre bien la difficulté pour les organismes réglementaires de saisir tous les enjeux derrière les différentes propositions financières.
La crainte est que, malgré tous les efforts pour encadrer le marché, des entreprises continueront à émettre des stablecoins de manière imprudente, créant ainsi les bases d’une crise économique plus vaste. Il est essentiel que les investisseurs, ainsi que les consommateurs, soient conscients des enjeux liés à ces actifs très instables, même s’ils prennent l’apparence de monnaies « sûres ».