En Norvège, l’impôt sur la fortune reste un élément central du dispositif fiscal et social. Alors qu’il a suscité des débats passionnés et occasionné des départs de riches contribuables, il démontre également sa capacité à alimenter un État-providence robuste, sans affecter les finances publiques négativement. La réflexion sur cette question met en lumière de nombreux enjeux fiscaux et sociaux qui pourraient inspirer d’autres nations.
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Un impôt ancien mais toujours actuel
L’impôt sur la fortune en Norvège, institutionnalisé dès le XIXe siècle, frappe les contribuables dont le patrimoine net excède 1,76 million de couronnes (l’équivalent de 150 000 euros). Contrairement à de nombreux pays en Europe qui ont abandonné ce type d’imposition, la Norvège a su le maintenir en adaptant ses taux, qui s’élèvent à 1 % pour les fortunes supérieures et à 1,1 % au-delà de 20,7 millions de couronnes. Ce choix fiscal, loin d’affaiblir l’économie norvégienne, contribue substantiellement aux finances publiques.
Aujourd’hui, cet impôt concerne environ 720 000 contribuables, soit autour de 20 % de la population adulte disposant d’un revenu. Selon des experts comme Mathilde Fasting, économiste du think tank Civita, cet impôt est une manière efficace de garantir la contribution des plus riches au budget de l’État, essentiel pour le maintien du modèle de l’État-providence norvégien.
Les impacts de l’impôt sur la fortune
Le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, a exprimé son soutien à cette mesure, affirmant qu’il est juste que ceux qui possèdent des fortunes participent au « pot commun ». Cependant, cet impôt a aussi engendré des effets collatéraux. En effet, plusieurs multimillionnaires, tels que Kjell Inge Røkke, ont quitté le pays pour la Suisse, attirés par une fiscalité plus favorable. Cette précipitation est souvent parée d’un exode fiscal, mais il est crucial de noter qu’elle n’est pas uniquement causée par l’imposition de la fortune, mais aussi par des augmentations d’autres impôts, tels que ceux sur les dividendes et plus-values.
Les conséquences sont délicates à évaluer, les chiffres montrant des hausses dans les recettes fiscales issues de l’impôt sur la fortune, qui devraient passer de 27 milliards de couronnes en 2022 à 34 milliards en 2025. Cela démontre que, malgré les départs de contribuables, l’assiette large de cet impôt permet de maintenir une collecte significative, sans entamer les ressources publiques nécessaires au financement des services sociaux et des infrastructures.
Les débats autour de l’exit tax et de l’innovation
Face à l’exode de contribuables fortunés, le gouvernement norvégien a adopté des mesures pour retenir ces entrepreneurs, dont le durcissement de l’« exit tax ». Cette taxe vise à empêcher les départs rapides et inattendus des riches investisseurs. Toutefois, certains entrepreneurs critiquent cette approche, considérant qu’elle pourrait nuire à l’innovation, en incitant les potentiels créateurs d’entreprises à s’établir en Suède, où l’impôt sur la fortune a été aboli depuis 2007.
Les répercussions sur l’économie pourront être significatives si les entrepreneurs choisissent d’investir à l’extérieur plutôt qu’en Norvège. Les critiques, comme Fredrik Haga, soulignent que cette politique pourrait entraîner un déclin de l’esprit entrepreneurial dans le pays.
Un modèle à observer pour d’autres pays
Le modèle norvégien est souvent observé avec intérêt par d’autres pays européens, en particulier dans le cadre de débats sur l’instauration d’un impôt sur la fortune. Alors que certains craignent des effets dévastateurs d’une telle imposition, la Norvège montre que cet impôt peut être mis en œuvre avec succès, sans compromettre la santé économique du pays. Au contraire, il semble encourager un environnement où les plus fortunés contribuent au bien-être collectif tout en maintenant des recettes fiscales solides.
Pour approfondir le sujet, les sources telles que Simulation Impôts peuvent offrir un éclairage enrichissant sur l’impact de cet impôt et ses bénéfices.

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