La taxe Zucman pourrait seulement diminuer le déficit de 5 milliards d’euros, loin des 20 milliards annoncés
La discussion autour de la taxe Zucman, conçue pour imposer les plus hauts patrimoines, suscite de vives réactions. Bien qu’il soit prévu qu’elle génère des recettes fiscales de 20 milliards d’euros par an, des experts en économie soulignent que le chiffre estimé pourrait être nettement surestimé. Selon eux, la réduction effective du déficit structurel pourrait ne pas dépasser 5 milliards d’euros. Cet article explore les limites de cette fiscalité ainsi que les ajustements de comportements des contribuables face à cette mesure.
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Les enjeux de la taxe Zucman
La taxe sur les plus hauts patrimoines, souvent désignée comme « taxe Zucman », vise les contribuables possédant plus de 100 millions d’euros de biens. L’un des principaux arguments pour sa mise en place repose sur la possibilité d’augmenter considérablement les recettes fiscales. Le chiffre de 20 milliards d’euros a été avancé, ce qui est perçu par certains comme une mesure audacieuse pour lutter contre le déficit budgétaire croissant.
Néanmoins, ce chiffre soulève des scepticismes. Les économistes estiment que les catégories de contribuables visées pourraient répondre à l’augmentation de la fiscalité par différentes stratégies, telles que l’évasion fiscale ou même le départ vers d’autres pays. Ces réactions comportementales pourraient significativement réduire les recettes effectives, remettant en question le succès de cette taxe.
Réponses comportementales et évasion fiscale
Les réactions des contribuables face à des changements fiscaux sont cruciaux. Des études antérieures sur des réformes fiscales similaires montrent que pour chaque euro prélevé au niveau mécanique, seuls 0,25 euros peuvent se transformer en recettes fiscales réelles à long terme. Cela est dû aux ajustements que les contribuables effectuent, qu’il s’agisse d’optimisation fiscale ou d’exil dans des juridictions plus favorables.
Le rapport du Conseil d’analyse économique publié récemment corrobore ces résultats en ce qui concerne les comportements des contribuables français. Les données montrent que la crainte d’une fuite des capitaux et d’un exil fiscal pourrait impacter considérablement les prévisions de recettes fiscales, et cela pourrait se traduire par des pertes bien plus que des gains.
Des estimations réalistes et prudentes
En prenant en compte les ajustements des comportements, les économistes concluent que la taxe Zucman pourrait ne générer qu’une véritable réduction du déficit structurel de 5 milliards d’euros. Les estimations initiales basées sur des calculs mécaniques doivent être révisées et il est préférable d’intégrer des éléments de comportement observés dans le passé.
Adopter une approche prudente pour estimer les recettes fiscales semble être plus judicieux. Établir des prévisions fondées sur des scénarios comportementaux similaires à ceux connus lors de réformes fiscales antérieures offre une vision plus réaliste des impacts possibles de la taxe Zucman.