Actualités

« La valeur d’un diplôme ne reflète pas toujours les compétences : la France face à l’excès de diplômés ? »

La valeur d’un diplôme ne reflète pas toujours les compétences : la France face à l’excès de diplômés ?

La question de la valeur d’un diplôme en France est devenue un sujet de débat majeur ces dernières années. Alors que le taux de diplômés de l’enseignement supérieur augmente, des doutes surgissent sur l’adéquation entre le niveau de qualification et les compétences réellement acquises. L’OCDE soulève ce paradoxe : avec une inflation des diplômes, le marché de l’emploi semble peiner à accueillir tous ces jeunes diplômés, indiquant une possible inadéquation entre la formation reçue et les exigences du milieu professionnel.

Une inflation des diplômes préoccupante

Les dernières données de l’OCDE révèlent une réalité troublante concernant les jeunes Français. En 2019, seulement 20 % des jeunes détenaient un diplôme de niveau Master, tandis qu’en 2024, ce chiffre a grimpé à 26 %. Ce phénomène d’inflation des diplômes soulève la question de l’utilité réelle de ces qualifications dans un marché du travail de plus en plus compétitif. Alors que le taux de chômage pour les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur était de 6,3 % en 2024, la comparaison avec les non-diplômés, qui affiche un taux de 18,5 %, montre l’importance d’un sésame académique, mais interroge sur sa valeur.

Cette montée en qualification n’est pas synonyme de compétences améliorées. Les résultats du système éducatif français sont préoccupants, notamment en ce qui concerne les disciplines fondamentales. Malgré un niveau de diplôme élevé, une partie significative des diplômés éprouve des difficultés avec des compétences de base, ce qui remet en question la qualité de l’éducation reçue et à quel point cela est en phase avec les besoins du marché.

Le marché de l’emploi face à la saturation des diplômés

En 2024, on observe que le taux de chômage parmi les diplômés semble fluctuer avec des chiffres préoccupants. Bien que les Bac + 3 et plus aient connu un chômage à 5,4 % à leur plus bas en 2022, la situation depuis lors s’est dégradée. Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE, précise que même si ces variations restent légères, elles posent des questions quant à l’élévation continue des qualifications sans amélioration des compétences.

Le contraste entre le niveau académique et les compétences pratiques soulève des interrogations sur l’orientation professionnelle en France. Savoir où diriger les futurs étudiants apparaît donc comme une nécessité. En effet, l’OCDE suggère un besoin urgent d’orienter les jeunes vers des filières plus en adéquation avec le marché, comme les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, où le risque de chômage est significativement réduit.

Les compétences réelles et l’avenir des diplômés

Les résultats des évaluations des jeunes par l’OCDE mettent en lumière un problème de fond : la jeunesse française ne démontre pas une maîtrise suffisante des compétences académiques, malgré la montée en puissance des diplômés. En effet, seulement 53 % des adultes sont capables de lire et de comprendre des documents simples, tandis qu’une fraction de 5 % des diplômés de l’enseignement supérieur ne parvient même pas à atteindre ce niveau.

Cette réalité pourrait devenir critique dans les années à venir avec des résultats en déclin continu depuis deux décennies. Les entreprises, conscientes de ces lacunes, pourraient se retrouver à devoir investir dans la formation de leurs employés, ce qui pose la question de la responsabilité partagée entre le système éducatif et le monde professionnel dans la préparation des jeunes à une carrière réussie.

Réorienter vers des filières d’avenir

Au regard de ces défis, un constat s’impose : la nécessité d’inciter davantage d’étudiants à s’inscrire dans des parcours scientifiques devient cruciale. Actuellement, seulement un tiers des étudiants choisissent ces filières, dont une minorité en santé. Les experts affirment qu’il serait souhaitable d’accroître le nombre de diplômés en ingénierie d’au moins 50 à 60 000 par an, pour faire face à la demande croissante de professionnels formés.

Il est donc primordial d’attirer les jeunes – et particulièrement les jeunes femmes, encore trop peu nombreuses dans ces domaines – vers ces voies prometteuses. En réajustant les aspirations et en orientant les futurs étudiants vers des carrières où les débouchés sont plus solides, la France pourrait mieux aligner le niveau d’éducation avec les besoins du marché du travail.

Aller plus loin avec l'IA

Explorez ce sujet avec les assistants IA les plus avancés

Laissez un commentaire

Aucun commentaire encore
  • Merci d'éviter tout message insultant/offensant pour la page « La valeur d’un diplôme ne reflète pas toujours les compétences : la France face à l’excès de diplômés ? » si vous souhaitez être publié.