L’Éthiopie se distingue par son absence dans le classement des revenus de la Banque mondiale

L’Éthiopie se distingue par son absence dans le classement des revenus de la Banque mondiale

Récemment, l’Éthiopie a été mise à l’écart du classement annuel de la Banque mondiale qui évalue les pays selon leur revenu national brut par habitant. C’est la première fois depuis 1987 que le pays se retrouve dans cette situation, et cela pourrait engendrer des conséquences significatives pour son économie. Ce retrait intervient en raison de l’impossibilité pour la Banque mondiale d’obtenir des données fiables concernant l’économie éthiopienne.

Les raisons de l’absence de l’Éthiopie dans le classement

La Banque mondiale a signalé que l’Éthiopie a été exclue du classement en raison d’un manque de données exactes concernant son revenu national par habitant. Les experts ont rencontré de réelles difficultés pour établir ces chiffres, notamment dû aux fluctuations instables du taux de change. Getachew Alemu, économiste à l’Union africaine, a clarifié que la méthode de conversion pour établir ces revenus en dollars américains repose sur un processus complexe qui a été entravé par l’instabilité actuelle.

Pour la Banque mondiale, il est crucial de se baser sur des indicateurs fiables pour éviter de donner une image erronée d’un pays. Le bureau de la Banque à Addis-Abeba a donc décidé de suspendre l’Éthiopie pour « limiter le risque d’utilisation d’un indicateur potentiellement trompeur ». Cela montre à quel point la collecte des données est vitale pour une évaluation correcte.

Conséquences économiques de cette suspension

La suspension de l’Éthiopie du classement pourrait avoir des conséquences néfastes sur son accès à des prêts internationaux. D’après Kiflu Molla, économiste à l’International Growth Centre, cette classification influe sur l’éligibilité d’un pays pour le financement d’aides ou des prêts à faible taux d’intérêt. Les pays considérés comme ayant des revenus faibles, comme l’Éthiopie, sont souvent en mesure de bénéficier de conditions favorables, ce qui n’est plus garanti maintenant.

De plus, Getachew Alemu a souligné que l’absence dans le classement pourrait compliquer l’accès de l’Éthiopie à des financements essentiels. Les prêts concessionnels, qui sont souvent plus avantageux, pourraient devenir plus difficiles à obtenir. Cela représente un véritable défi pour le pays, surtout dans un contexte où il pourrait avoir besoin de soutien financier pour ses projets de développement.

Impact sur l’image du pays auprès des investisseurs

Un autre effet préoccupant de l’absence de l’Éthiopie dans le classement des revenus de la Banque mondiale est l’impression que cela peut laisser aux investisseurs étrangers. Selon Kiflu Molla, l’absence de données fiables pourrait créer des doutes sur la stabilité économique du pays. Les investisseurs pourraient être tentés de considérer l’Éthiopie comme étant trop risquée en matière d’investissement, étant donné l’absence de données solides sur sa situation économique actuelle.

Il est donc fondamental que le gouvernement éthiopien agisse pour clarifier sa position économique et rétablir la confiance des investisseurs. En ce sens, des initiatives telles que la mise en place de lignes directrices pour les transactions en cryptomonnaie, comme l’a annoncé récemment la Banque nationale, pourraient contribuer à apporter une certaine transparence et à redorer l’image du pays au niveau international. Ces efforts sont critiques pour attirer les capitaux étrangers et travailler à une croissance durable.

Confiance maintenue avec la Banque mondiale

Malgré cette suspension du classement, la Banque mondiale a toujours confiance dans l’économie éthiopienne. Le 5 juillet, un accord de financement d’un milliard de dollars a été signé entre les deux parties, ce qui démontre que la coopération entre l’Éthiopie et la Banque mondiale reste positive. Cela peut être perçu comme un signal d’espoir pour le pays, en dépit des challenges qu’il doit surmonter actuellement.

L’engagement continu de l’institution financière avec l’Éthiopie souligne l’importance de la relation bilatérale pour le développement du pays. En parallèle, la situation économique éthiopienne doit être améliorée pour éviter d’être à nouveau à l’écart des classements et de continuer à attirer des investissements vitaux.