En 2023, la commune de Moëlan-sur-Mer a décidé d’augmenter la taxe sur les résidences secondaires de 30 % dans le but de générer 230 000 € pour soutenir sa politique locale du logement. Dans un contexte où l’accès au logement pour les jeunes devient de plus en plus problématique, cette décision soulève des enjeux importants tant pour la population locale que pour l’attractivité touristique de la région.
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Le contexte de la fiscalité sur les résidences secondaires
Moëlan-sur-Mer, une commune bretonne qui compte un peu plus de 6 500 habitants, voit une forte proportion de résidences secondaires. Selon la maire Marie-Louise Grisel, environ 30 % des maisons dans la commune sont des résidences secondaires. Cette situation, bien qu’attrayante pour les vacanciers, rend le logement permanent plus difficile pour les jeunes et les nouveaux habitants.
La fiscalité sur les résidences secondaires a été un sujet de discussion dans de nombreuses communes en Bretagne. Avec l’augmentation des impôts locaux, certains propriétaires se retrouvent face à des charges supplémentaires, qui peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros par an. Cette évolution soulève des questions sur l’efficacité de ces mesures pour lutter contre la vacance des logements. Pour plus d’informations sur l’impact de ces augmentations, consultez ce lien : Fiscalité locale sur la taxe d’habitation.
Les défis d’accès au logement pour les jeunes
Le marché immobilier à Moëlan-sur-Mer présente des défis considérables pour les jeunes primo-accédants. Jean-Luc Pensec, professionnel de la promotion immobilière dans la commune, souligne que les prix de l’immobilier ont fortement augmenté, rendant l’accès à la propriété de plus en plus difficile. Les banques, selon lui, ne facilitent pas la tâche, et construire de nouveaux logements est devenu pratiquement inaccessible.
Les jeunes sont de plus en plus contraints de regarder vers les communes voisines pour trouver un logement abordable, ce qui peut avoir des conséquences sur la vitalité de la commune. Christophe Noger, agent commercial en immobilier, note que certains jeunes acheteurs potentiels se sont malheureusement tournés vers des localités comme Riec-sur-Bélon, soulignant que ces choix ne sont pas toujours volontaires.
Impact de la politique locale sur le logement
La maire de Moëlan-sur-Mer considère que les revenus perçus grâce à la taxe sur les résidences secondaires doivent être réinvestis dans la mixité sociale et dans l’aide aux jeunes couples ou primo-accédants. Bien que cette solution soit un début, elle admet que la situation reste délicate et qu’elle nécessite davantage d’efforts pour trouver des solutions durables.
Dans ce contexte, des voix s’élèvent pour proposer des alternatives à la problématique actuelle. Jean-Luc Pensec plaide en faveur de la création de terrains à bâtir à des prix de revente conditionnés, afin de rendre le marché plus accessible aux jeunes acheteurs. C’est un point de vue partagé par Christophe Noger, qui souligne que les maisons secondaires inoccupées pourraient également être réaffectées pour répondre aux besoins de la population locale.
La complexité de la préservation de l’attractivité touristique
Pour les élus de Moëlan-sur-Mer, l’enjeu est de taille : préserver l’attractivité touristique de la commune tout en s’assurant que les habitants, notamment les jeunes et les familles, aient accès à un logement décent. Cette dualité pose un défi considérable, car une forte taxation sur les résidences secondaires peut dissuader certains propriétaires et, par conséquent, affecter l’économie locale.
Les propriétaires de ces résidences jouent un rôle crucial dans la vie économique de la commune en participant à son dynamisme. Cependant, le défi consiste à trouver un équilibre entre les besoins des résidents permanents et ceux des touristes. Pour plus d’informations sur des enjeux similaires dans d’autres communes, vous pouvez consulter des exemples comme celui de Saint-Dié ou les Pyrénées-Orientales.