Le gouvernement Français s’apprête à instaurer une taxe sur les petits colis, une initiative portée par François Bayrou lors d’un discours récent. Cette mesure, qui pourrait entrer en vigueur dès le 1er janvier 2026, a pour but de protéger les commerces locaux de la concurrence déloyale liée aux plateformes d’e-commerce, principalement en provenance de Chine. Avec cette initiative, le gouvernement vise à taxer les envois de moins de 150 euros, payée directement par les expéditeurs.
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Les enjeux de la nouvelle taxe
Dans un contexte de concurrence déloyale, notamment due à l’importation massive de petits colis depuis des plateformes comme Shein et AliExpress, François Bayrou a exprimé la nécessité d’une telle taxe. Il a décrit cette situation comme une « marée » qui submerge les commerces et producteurs français. En taxant les colis de moins de 150 euros à hauteur de 2 euros, le gouvernement souhaite non seulement soutenir le commerce local, mais également financer des contrôles douaniers plus rigoureux.
Le dispositif, déjà discuté par le gouvernement en avril dernier, est désormais intégré au projet de loi de finances de 2026. La nécessité de cette taxe est accentuée par les chiffres : l’année dernière, près de 800 millions de petits colis ont été livrés en France, représentant une part significative du marché de l’e-commerce. L’instauration de cette taxe pourrait donc avoir un impact majeur sur ces volumes de livraison.
La portée européenne de la taxe
Bien que la France prenne les devants, il est crucial que cette approche soit déployée à l’échelle européenne. En effet, sans une cohésion entre les pays membres, les expéditeurs pourraient choisir de faire transiter leurs colis par des pays sans telles taxes, contournant ainsi l’objectif principal. Bercy a déjà engagé des discussions avec d’autres nations pour harmoniser cette taxe.
La dimension européenne de cette mesure a été réaffirmée par le commissaire européen au commerce, Maros Sefcovic. Il a mentionné que l’idée est que chaque plateforme exportatrice paie ce montant forfaitaire, contribuant ainsi à la gestion et au contrôle des colis à l’entrée des frontières de l’UE. Il est donc essentiel que tous les États membres s’accordent sur ce sujet pour éviter des distorsions de concurrence.
Impact sur les consommateurs et les commerces
Pour les consommateurs, cette nouvelle taxe pourrait se traduire par une augmentation des prix des colis importés. Les expéditeurs auront la possibilité de répercuter cette taxe sur le coût final, ce qui pourrait entraîner des hausses notables. Selon les experts de Bercy, si un article coûte trois euros, le poids de la taxe pourrait significativement affecter son prix d’achat final.
Les grands détaillants, comme le PDG de Carrefour, ont déjà exprimé leur soutien pour cette initiative, tout en suggérant qu’elle pourrait être encore plus ambitieuse, visant une taxation plus élevée. En effet, certains préconisent que cette taxe corresponde à un pourcentage beaucoup plus élevé de la valeur des colis. Néanmoins, une telle mesure pourrait également décourager les consommateurs d’effectuer des achats transfrontaliers, affectant tant le commerce local que l’e-commerce.
Une stratégie pour le commerce local
L’objectif principal de l’instauration de cette taxe est de solidifier la compétitivité des commerces locaux face à la montée en puissance des plateformes d’e-commerce asiatiques. Le gouvernement espère que cette taxation permettra de rediriger les dépenses des consommateurs vers les détaillants locaux, favorisant ainsi une économie plus robuste et davantage basée sur des produits nationaux.
En même temps, cette stratégie vise à sensibiliser les consommateurs sur les enjeux de l’achat responsable et des impacts environnementaux et sociaux associés à la fast-fashion. Cette mesure s’inscrit également dans le cadre de la loi anti-ultra fast fashion, qui met l’accent sur une consommation plus durable et réfléchie.