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SMIC à Madagascar : Quel est le montant actuel du salaire minimum ?

En 2024, le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) à Madagascar a été officiellement revalorisé, bien que ce montant reste largement insuffisant face à l’inflation élevée et à la prédominance de l’économie informelle. Ce salaire minimum fixé à environ 262 680 ariary (50,60 €) dans le secteur non-agricole peine à contenir la pauvreté qui touche 80 % de la population. L’enjeu est d’autant plus crucial que la moitié des salariés déclarés gagne moins que ce minimum légal, sous un contexte économique marqué par de fortes disparités régionales et une protection sociale limitée.

Montant officiel du SMIG à Madagascar en 2024

Le décret n°2024-794, paru en avril 2024, établit le SMIG à 262 680 ariary pour le secteur non-agricole et un léger supplément à 266 500 ariary dans le secteur agricole, avec une entrée en vigueur rétroactive au 1er mars 2024. Cette hausse représente une augmentation nominale d’environ 10 % par rapport à l’année précédente.

Cette revalorisation, obtenue après négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux, met fin à un précédent mécanisme d’aide financière étatique, appelé « tosika », qui compensait partiellement les salaires minima. Désormais, la totalité de la charge revient aux entreprises, ce qui crée une pression supplémentaire, notamment sur les catégories professionnelles supérieures où l’échelle salariale se resserre.

Impact de l’inflation et réalité économique

Malgré l’augmentation officielle, l’environnement économique malgache limite fortement les gains réels. L’inflation annuelle enregistrée à +7,8 % en août 2024 réduit le pouvoir d’achat des salariés. Le prix des denrées alimentaires essentielles, telles que le riz, a augmenté de plus de 4 % en un an, ce qui alourdit considérablement le coût de la vie.

Conséquence directe, le salaire médian à Madagascar, situé à seulement 108 250 ariary, est inférieur au SMIG, illustrant que la moitié des salariés déclarés vivent avec des rémunérations bien au-dessous du seuil légal. Cette situation aggrave le sentiment d’insécurité économique, même parmi les travailleurs formels.

Les limites du SMIG dans une économie dominée par l’informel

La véritable contrainte au respect du SMIG est structurelle : près de 90 % de la population active exerce dans le secteur informel, où aucune réglementation salariale n’est appliquée. Ce secteur largement prédominant fonctionne sans contrôles réguliers, rendant le salaire minimum purement théorique.

Le différentiel salarial est frappant entre les deux secteurs : le secteur informel génère un salaire moyen de 178 578 ariary (34 €), tandis que le secteur formel offre en moyenne 505 389 ariary (97 €). Dans ce contexte, les inspections du travail sont rares, et les conditions de travail restent précaires.

Une illustration avec le secteur textile et les disparités régionales

Le secteur textile, employant environ 150 000 personnes dans les zones franches, est emblématique des difficultés structurelles. Les salaires oscillent entre 60 et 115 dollars US, avec 43 % des travailleurs vivant sous le seuil de pauvreté extrême selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Ce secteur affiche un salaire minimum proche des niveaux pratiqués dans des pays comme l’Éthiopie, faisant de la main-d’œuvre malgache l’une des plus bon marché au monde.

Par ailleurs, les écarts régionaux accentuent les inégalités : alors que la région de la SAVA, dynamisée par la production de vanille, affiche un salaire moyen de 350 000 ariary, dans le Sud, à Androy, il tombe à 96 244 ariary avec un salaire médian de seulement 51 960 ariary. Ces disparités renforcent les problématiques de pauvreté et de développement socio-économique.

Protection sociale et rôle des syndicats

La couverture sociale à Madagascar demeure marginale et limitée aux salariés du secteur formel via la CNaPS, financée par des cotisations salariales et patronales modestes. Cette situation nie l’accès à la protection sociale pour la majorité des travailleurs du secteur informel, dont les conditions restent précaires.

Les syndicats sont présents dans le dialogue social tripartite mais peinent à imposer des conditions de travail décentes. Cette difficulté est amplifiée par une croissance économique qui, bien qu’enregistrée à +4,2 % en 2024, ne suffit pas à suivre la croissance démographique annuelle de 2,4 % du pays. Pour un éclairage comparatif sur les mécanismes et évolutions du salaire minimum dans d’autres pays, on peut se référer à des études détaillées sur le SMIC, notamment sur l’histoire du SMIC en France ou encore la situation en Suède et en Italie.

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