À Tonneins, la taxe locale sur la publicité extérieure (TLPE), votée en 2010, suscite des tensions parmi les commerçants. Tandis que certains plaident pour sa suppression en raison de la difficulté économique, d’autres soulignent son rôle dans la lutte contre la pollution visuelle. Ce désaccord met en exergue l’absence de communication entre l’administration municipale et les acteurs économiques locaux.
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Contexte de la TLPE à Tonneins
La TLPE a été introduite par le maire Jean-Pierre Moga avec l’intention de réguler l’affichage publicitaire sur la voie publique. Cette taxe sur les enseignes commerciales est effectivement un choix politique, permettant aux communes ou aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) d’adopter des mesures pour préserver l’esthétique de leur territoire. Les commerçants sont tenus de déclarer leur situation à la mairie lors de l’ouverture de leur activité, mais des soucis surgissent lorsque cette formalité est omise.
En cas de négligence, les commerçants peuvent se voir imposer des amendes lourdes allant de 750 à 3 750 euros, ce qui ne fait qu’alourdir le fardeau fiscal déjà pesant sur leur activité. Ce climat d’incertitude contribue à exacerber les tensions notamment durant une période économique délicate où les entreprises peinent à maintenir leur chiffre d’affaires.
Opinions des commerçants face à la TLPE
Les avis des commerçants de Tonneins sont résolument partagés. D’un côté, certains dénoncent non seulement l’existence même de cette taxe, mais aussi la manière dont elle a été gérée. Ils se sentent laissés pour compte, sans information ni consultation préalable sur les enjeux liés à la TLPE. L’absence de dialogue avec la municipalité a suscité un sentiment de frustration chez ces commerçants, qui se battent déjà pour survivre dans un environnement difficile.
D’autres, cependant, soulignent l’importance de cette taxe dans le cadre de initiatives visant à préserver le paysage urbain. Ils estiment qu’une régulation est nécessaire pour limiter la pollution visuelle que créent certaines enseignes trop voyantes. Cette perspective évoque l’idée que le bien-être esthétique de la ville peut avoir des répercussions positives sur l’attractivité économique à long terme.
Réactions de la municipalité
Le maire de Tonneins a répondu à cette contestation en rappelant que les décisions concernant la TLPE, ainsi que les exonérations possibles, sont des choix politiques. Il a insisté sur le fait que la dernière délibération sur la question remonte à 2010, sans qu’aucun débat n’ait eu lieu depuis. De plus, il souligne que les petites structures contribuent à la TLPE à hauteur de 3 000 euros, un montant qui, selon lui, reste faible par rapport aux bénéfices que sa collecte peut apporter à la municipalité.
Pour le maire, il est primordial de garder à l’esprit que la pollution visuelle est un enjeu majeur qui nécessite des initiatives pour préserver l’image et l’attractivité de la ville. Il annonce également que des lettres d’information sont envoyées tous les ans avant l’émission des factures, bien que certains commerçants contestent l’efficacité de cette démarche de communication.
Vers une meilleure communication
Un consensus semble émergeant parmi les commerçants : la communication est la clé. Nombre d’entre eux estiment que si des efforts avaient été faits pour établir un dialogue ouvert et franc avec la municipalité, les tensions actuelles auraient pu être évitées. Ils réclament un respect marqué de la part de l’administration envers ceux qui travaillent dur au sein de la communauté locale.
Le président des Acteurs Économiques Tonneinquais (AET), Adrien Navailles, a également fait écho à ces sentiments, indiquant qu’une meilleure information et des échanges constructifs auraient été bénéfiques pour tous. En somme, la question de la TLPE à Tonneins n’est pas uniquement une affaire de finances, mais également de relations humaines et de compréhension mutuelle entre les commerçants et leur mairie.