Une cryptomonnaie financée par un donateur de Farage serait utilisée pour soutenir l’effort de guerre russe, selon des enquêteurs

Des enquêteurs britanniques ont révélé qu’une cryptomonnaie soutenue par un important donateur de Nigel Farage pourrait être utilisée pour financer le conflit en Ukraine. Cette opération soulève des préoccupations quant aux liens entre les cryptomonnaies et des activités illégales, notamment le blanchiment d’argent, ce qui pose des questions sur la régulation de cet espace financier.

Les allégations et les implications

Selon la National Crime Agency (NCA), une enquête de quatre ans a mis en lumière un schéma de plusieurs milliards de dollars dans lequel de l’argent provenant de la vente de drogues et d’armes au Royaume-Uni est échangé contre des cryptomonnaies. Cette pratique serait associée à des réseaux criminels organisés, soutenant des actions telles que le contournement des sanctions économiques à l’encontre de la Russie.

Parmi les cryptomonnaies impliquées, Tether se distingue par sa popularité et la majorité des montants saisis par la NCA auraient été émis par cette entreprise. Des accusations suggèrent que l’argent blanchi grâce à Tether pourrait aller soutenir les capacités militaires russes, notamment en fournissant des ressources nécessaires à leur appareil militaire.

Le rôle de Tether et son fondateur

Tether, une entreprise basée au Salvador, a connu une croissance fulgurante, générant des profits avoisinant 13 milliards de dollars pour 2024. Cet essor est en partie attribué à la demande croissante pour des cryptomonnaies stables, qui sont moins volatiles que d’autres monnaies numériques comme le Bitcoin. Tether permet aux utilisateurs d’acheter des unités appelées USDT, en veillant à maintenir leur valeur égale à celle du dollar.

Christopher Harborne, l’un des principaux donateurs politiques du Royaume-Uni, détient une participation de 12 % dans Tether. Bien qu’il ne soit pas impliqué dans la gestion quotidienne de la société, ses contributions politiques, notamment à des personnalités comme Nigel Farage, soulèvent des questions sur des éventuels conflits d’intérêts, surtout dans le contexte d’une utilisation illégale présumée de la cryptomonnaie.

Les ramifications géopolitiques et économiques

Les enquêtes de la NCA révèlent que la cryptomonnaie a « turbochargé » le blanchiment d’argent et a été adoptée par des réseaux russo-ukrainiens pour transférer des fonds à travers le monde. Ce phénomène met en lumière comment les sanctions économiques, censées limiter les ressources du gouvernement russe, échouent en raison d’une réglementation insuffisante dans le secteur des cryptomonnaies.

Les réseaux criminels, tels que Smart et TGR, ont été identifiés comme facilitant des transactions massives, permettant à des individus aisés de la Russie de maintenir leur style de vie malgré les sanctions. Ces mouvements financiers compliquent davantage la situation géopolitique actuelle, alors que les efforts pour restreindre l’accès de la Russie aux composants technologiques cruciaux se poursuivent.

Une réponse à l’illégalité et la régulation des cryptomonnaies

Face à ces enjeux, la NCA appelle à une collaboration accrue avec les entreprises de cryptomonnaies pour endiguer l’utilisation illégale de leurs produits. Bien que Tether affirme condamner toute utilisation illicite de ses stablecoins, la demande, qu’elle soit légale ou non, continue d’alimenter leur succès commercial.

En parallèle, des initiatives sont en cours pour renforcer la régulation des cryptomonnaies à travers le monde, comme en atteste la banque centrale du Brésil qui cherche à encadrer les actifs virtuels de manière plus stricte. Ces efforts visent à éviter que de telles entreprises ne soient utilisées pour le financement d’activités criminelles, et visent également à restaurer la confiance du public dans le secteur.

Les perspectives d’avenir

À mesure que les enquêtes avancent, il est essentiel de surveiller comment les réglementations évolueront face à la capacité des cryptoactifs d’être utilisés pour le blanchiment d’argent et le financement d’activités illicites. Les actions en cours pour renforcer la transparence dans le secteur sont cruciales pour éviter de nouveaux liens entre la cryptomonnaie et des réseaux criminels.

Les enjeux de régulation pourraient déterminer l’avenir des cryptomonnaies, tant en termes de légalité que d’acceptabilité au sein des systèmes financiers mondiaux. Les implications politiques, économiques et sociales restent un sujet de débat intense, tant parmi les autorités que dans le secteur des actifs numériques.