La ville de Rouen, située en Seine-Maritime, a récemment décidée d’instaurer une taxe sur les locaux commerciaux vacants, votée lors du Conseil municipal du 26 juin 2025. Cette initiative vise à améliorer l’attractivité commerciale du centre-ville, en incitant les propriétaires à remettre sur le marché les biens inoccupés depuis trop longtemps. Avec un taux de vacance relativement faible s’élevant à 6,3 %, la municipalité souhaite néanmoins aborder le problème des cellules commerciales restées désertées.
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Les objectifs de la taxe
La mise en place de cette taxe a pour but principal de faire réagir les propriétaires de locaux commerciaux en leur offrant un stimulus pour engager les démarches nécessaires à la remise en location ou en vente de leurs biens. En effet, certains de ces locaux sont vacants depuis plusieurs années, alors même que des artisans et indépendants recherchent des espaces pour s’installer. Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a souligné l’importance d’une ville où chaque vitrine contribue à la vie locale et à l’emploi.
Afin d’atteindre cet objectif, la taxe sera progressivement appliquée, passant de 20 % la première année à 30 % la deuxième, et culminant à 40 % la troisième année. Cette stratégie est conçue pour inciter les propriétaires à envisager des options comme la mise aux normes, la révision des loyers ou encore la mise en vente de leur local. En somme, il s’agit d’un levier d’action pour transformer un espace inactif en une opportunité florissante.
Les critères de la taxe
La taxe ne s’appliquera qu’aux locaux commerciaux, de bureaux ou à usage économique qui sont restés vacants pendant au moins deux ans, sans travaux ou remise sur le marché. De plus, seuls les locaux vacants à partir de 2023 seront concernés par cette imposition. Selon les recensements effectués, seules 150 des 3 900 cellules commerciales de Rouen seraient potentiellement touchées, soit moins de 4 % du total. Cela démontre que la municipalité a consciencieusement identifié les secteurs nécessitant une attention particulière.
La liste des locaux concernés sera soumise au Conseil municipal avant le 1er octobre 2025, et transmise à l’administration fiscale pour mise en œuvre. Les locaux actuellement en travaux ou offrant des baux au prix du marché bénéficieront d’une exonération, soulignant le fait que la pénalité vise à encourager l’activité plutôt qu’à alourdir les charges fiscales des bons acteurs du marché commercial.
Les réactions des commerçants
Les commerçants du centre-ville ont des avis partagés sur cette nouvelle mesure. Si certains estiment qu’il était temps d’agir pour améliorer l’image de la ville, d’autres voient cette initiative comme une fausse bonne idée. Wendy, une vendeuse pour l’enseigne Nocibé, souligne que certains propriétaires ne peuvent pas relouer leurs vitrines en dépit de leur volonté. Pour elle, les problèmes d’accessibilité au centre-ville sont plus pressants que la taxation des locaux vacants.
Fabrice Antoncic, Président des vitrines de Rouen, abonde dans ce sens et souligne que l’accessibilité et la facilité de déplacement au centre-ville sont des enjeux cruciaux. La taxe apparaît ainsi moins comme une solution miracle que comme un élément d’une approche plus large, intégrant des aspects comme l’aménagement urbain et l’organisation des transports.
Un dispositif d’accompagnement
Pour compenser les effets de cette nouvelle taxe, la Ville de Rouen prévoit un dispositif d’accompagnement pour les propriétaires concernés. Le service commerce et la manager du commerce seront à disposition afin d’aider à valoriser les biens commerciaux et à les mettre en relation avec de potentiels porteurs de projets. Cela encourage un véritable échange entre les propriétaires et les entrepreneurs, dans le but de favoriser la réhabilitation des locaux vacants.
Il convenait de noter que cette approche cherche à créer un écosystème commercial viable, où même les locaux redevenus actifs seront exonérés de la taxe. Ainsi, la municipalité désire associer les acteurs du territoire à un projet collectif pour revitaliser le commerce local et donner une nouvelle dynamique au centre-ville de Rouen.