La situation économique en Afrique du Sud est marquée par un taux de chômage alarmant qui a atteint des sommets historiques, touchant des millions de citoyens. Cette crise se manifeste non seulement par un manque d’opportunités d’emploi, mais elle est également exacerbée par des inégalités raciales et économiques persistantes, héritées du passé apartheid. Cet article explore les défis auxquels sont confrontés les Sud-Africains dans leur quotidien, au milieu d’une économie en déclin.
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Un taux de chômage inquiétant
Le taux de chômage en Afrique du Sud est l’un des plus élevés au monde, atteignant 33,2% en juin 2023. Ce chiffre, encore plus frappant chez les jeunes, peut atteindre 45%. Cela signifie que plus de 8,2 millions de personnes sont sans emploi. En y incluant les « chômeurs découragés », ce taux grimpe à 43%, et presque la moitié de la population en âge de travailler se retrouve sans activité.
Cette réalité économique pousse de nombreux individus, comme Mondli Magwaza, à se résigner à accepter n’importe quel poste par désespoir. Les files d’attente devant les salons d’emploi témoignent de cette lutte acharnée pour survivre dans un marché de l’emploi devenu impitoyable. La question se pose alors : comment le pays a-t-il pu atteindre un tel niveau de désespoir professionnel ?
Inégalités raciales et économiques persistantes
L’héritage de l’apartheid continue d’influencer les dynamiques socio-économiques en Afrique du Sud. Environ 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et une grande partie est contrainte de se tourner vers le secteur informel pour subvenir à ses besoins. Cela souligne la fragilité économique des communautés, en particulier parmi les populations noires.
Les inégalités de revenus sont particulièrement grossières dans cette nation, avec un indice de Gini atteignant 0,63, le plus élevé au monde. Ce constat rend difficile la création d’un tissu économique soudé et dynamique, car les luttes sociales et économiques se chevauchent fréquemment, compliquant davantage les efforts pour relancer l’économie.
Un environnement économique en déclin
Malgré des atouts considérables en termes de riches ressources naturelles et d’une agriculture performante, l’Afrique du Sud peine à fédérer les énergies nécessaires à sa relance économique. Les prévisions de croissance sont sombres, avec un taux estimé à seulement 1% pour l’année 2023, en net déclin par rapport aux années précédentes où le pays affichait un taux de croissance moyen de 4,2%.
Cette stagnation s’accompagne de la fermeture d’entreprises, comme celle d’ArcelorMittal, qui a annoncé la suppression de 4 000 emplois. Ces circonstances alimentent une atmosphère d’incertitude pour les citoyens et les travailleurs, rendant la recherche d’opportunités encore plus dificile.
Des défis structurels à surmonter
Les difficultés économiques sont exacerbées par des problèmes structurels qui remontent à la présidence de Jacob Zuma (2009-2018), période caractérisée par une corruption endémique. Actuellement, sous la présidence de Cyril Ramaphosa, l’Afrique du Sud doit composer avec des infrastructures vétustes, en particulier dans le secteur de l’électricité, entraînant des délestages réguliers.
La criminalité, omniprésente dans la société sud-africaine, représente également un obstacle majeur à la prospérité économique. Les pertes économiques dues à la criminalité se chiffrent à près de 10% du Produit Intérieur Brut (PIB), aggravant les inégalités et créant un climat d’insécurité qui décourage les investissements.